Atelier cépages blancs et rouges : Commentaires de dégustation

Pour changer un peu, pourquoi ne pas rechercher la signature variétale du cépage dans des régions moins connues pour en cultiver ?
Pour commencer avec le Sauvignon, la Bourgogne possède une appellation communale qui n’a pas à rougir face à d’autres régions plus connues pour ce cépage et également face à la prépondérance bourguignonne du Chardonnay en blanc ! Nicolas et Christophe Ferrari nous propose une cuvée exceptionnelle sur 2017 où la finesse et l’équilibre sont parfaits. La note de citron et de pamplemousse se pose délicatement sur la poire juteuse en fin de bouche … c’est frais et gourmand à la fois !
Le Chenin de Bruno Paillocher en Anjou sec 2016 s’exprime sur l’agrume également mais plutôt vers l’orange ou la clémentine avec une touche légèrement miellée et épicée que l’on retrouve finement en bouche.
Le pari du Chardonnay en Languedoc avec cette cuvée Prima Nature 2017 de Gérard Bertrand était osé… et les notes pré-fermentaires un peu exubérantes (bonbons Arlequin, banane verte) nous ont amené à retourner vers nos classiques en enchainant sur un Bourgogne de 2011 de Jacky Vion et Guy Fontaine plus représentatif du cépage. On y retrouve des notes de poire, de cire d’abeille et de pain d’épices sans doute dus à l’évolution. une bouche ample et d’une belle puissance nous apporte une belle expression aromatique et une très bonne persistance !
Le Muscat 2017 du Languedoc de Gérard Bertrand est délicat et surprenant par sa fraicheur avec une très belle expression muscaté du cépage ! Dans le même esprit, le Gewurztraminer du Domaine de L’Aigle en 2016 de Gérard Bertrand est bien typé tout en gardant une belle fraicheur et une finesse agréable pour cette région où ce n’est pas toujours facile à préserver les degrés qui montent… qui montent… Même pas peur à 14°… ça passe crème !
Pour démarrer les vins rouges, un Pinot Noir alsacien 2016 du Domaine Burghart-Spettel délicat sur la cerise fraiche et très légèrement poivrée. Ensuite, on attaque les cabernet-franc et cabernet-sauvignon !
Un vin du Haut-Poitou du Domaine de Villemont en 2013 avec des notes de cassis, de poivre et une pointe de crayon de bois… la signature du cabernet-franc ! Puis celle du cabernet-sauvignon de Luc Percher dans le terroir de Cheverny (mais en Vin de Pays du Val de Loire sans millésime pour simplifier les coûts d’étiquetage) à la robe plus sombre dont les notes de cassis, d’épices et légèrement fumées s’expriment avec plus de structure en bouche tout en ayant des tanins soyeux.
Retour sur de la gourmandise avec des notes confiture de mûres ou de myrtilles sur la Syrah de Gérard Bertrand en 2017 en IGP Pays d’Oc. Pour continuer sur la lancé, le Malbec d’Anne de Joyeuse CAMAS en 2012 est surprenant ! Au nez comme en bouche, les fruits noirs se fondent sur des notes torréfiées de tabac et de cacao.
Pour clore ce chapitre autour des caractéristiques des cépages, je prends le risque (même si je conserve toujours un « joker » en cas de problème …) de partir sur un Vin de Pays des Hauts de Badens en Pays d’Oc du Domaine de la Grave avec 100% de merlot en 2008 … soit 10 Ans !!! L’évolution sur la couleur est légèrement indicative mais au nez comme en bouche, on est surpris par cette belle expression gourmande de fruits noirs et d’épices avec toujours de la fraicheur sans pourvoir jauger l’évolution d’une dizaine d’année !
En résumé, le choix délibéré de régions de production non conformes à ce quoi on s’imagine pour certains cépages est l’exemple parfait que le cépage peut à la fois se muer et s’exprimer sur d’autres terroirs. Cette soirée nous a permis de re-situer ces caractéristiques en voyageant !

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